S’élever Ensemble est une initiative de la Clinique Juridique Communautaire de Hamilton qui vise à combattre le racisme anti-Noir individuel et systémique en fournissant des services juridiques et en collaborant avec des organisations et des agences communautaires au service des Noirs afin d’établir des relations et de renforcer la confiance. Nous utilisons une approche antiraciste et anti-oppressive et cherchons à promouvoir un changement systémique en identifiant les structures, les politiques et les actions préjudiciables, et en encourageant des pratiques plus inclusives et équitables dans notre communauté.
Hamilton est confrontée à une crise du logement. La ville est l’un des endroits les plus inabordables pour vivre en Amérique du Nord, les locataires doivent faire face à des expulsions et les centres de refuge sont pleins. De nombreuses personnes à faible revenu ont été obligées de se réfugier dans des tentes situées dans des parcs et sur des terrains publics. Un nombre disproportionné de ces résidents sont indigènes, noirs et racialisés.
Les 24 et 26 novembre, six militants de la communauté ont été arrêtés dans un campement dans un parc et devant le bureau de police du centre-ville. Cinq des personnes arrêtées étaient des jeunes Noirs. Tous les six participaient régulièrement à des activités communautaires, fournissant de la nourriture, du soutien et de l’aide aux résidents sans abris.
Les individus ont subi de graves blessures lors de leur arrestation, notamment des coups de poing au visage, des commotions cérébrales, des étouffements, un coup de genou au cou et de possibles fractures. Des conditions sévères ont également été imposées aux six personnes, qui leur interdisent de fréquenter tous les campements et les parcs de la ville, et les empêchent de participer aux travaux communautaires.
En tant que société, nous avons reconnu que le racisme anti-noir est ancré dans tous nos systèmes et structures, y compris dans nos grandes institutions comme la police et les autorités municipales. Il est important que nous comprenions ces arrestations dans ce contexte et que nous considérions collectivement l’usage excessif de la force comme une manifestation de racisme anti-noir. Un agent présent sur les lieux a été photographié avec un emblème de la ligne bleue fine sur son uniforme, ce qui est devenu un symbole de la suprématie blanche et des groupes d’extrême droite qui s’opposent au mouvement Black Lives Matter. Ces incidents se sont produits dans les 48 heures qui ont suivi la » session de rétablissement de la confiance avec la communauté noire » organisée par le service de police de Hamilton, au cours de laquelle l’établissement de relations a été discuté et encouragé.
La protestation pacifique est la marque d’une société libre et démocratique. Elle ne doit pas être criminalisée. Nous demandons instamment à la ville de Hamilton et aux services de police de Hamilton d’appliquer les principes d' » équité, de diversité et d’inclusion » auxquels ils adhèrent, afin de comprendre leur rôle dans la perpétuation de racisme anti-noir en ce qui concerne les expulsions de campements et les manifestations pacifiques. Ces arrestations et la criminalisation des jeunes Noirs sont un problème de racisme anti-noir. Nous sommes alarmés par les préjudices, les traumatismes et le racisme anti-noir subis par ces jeunes Noirs, et nous nous inquiétons de leur bien-être, de leurs moyens de subsistance et de leur avenir qui découlent de cette criminalisation excessive.
Nous sommes solidaires de ceux qui, dans notre communauté, exercent leur droit de manifester pacifiquement pour soutenir ceux qui vivent dans les campements.
Nous sommes solidaires avec la communauté noire et soutenons leurs appels à la renonciation aux accusations, à une enquête judiciaire sur les incidents et à la fin des expulsions des campements en dehors du protocole négocié.