Veuillez tenir compte que notre bureau sera fermé du le mardi 24 décembre 2024 au le mercredi 1 janvier 2025 pour le temps des Fêtes.
Nous serons heureux de vous aider lors de la réouverture de nos bureaux le jeudi 2 janvier 2025 à 8h30.
Les personnes survivantes qui se sont récemment manifestées pour dénoncer leur milieu de travail injuste et violent l’ont fait en se mettant en péril personnellement, socialement et économiquement. C’est un énorme fardeau que de prendre ces risques, en plus de la précarité exacerbée de l’emploi, des revenus, des mesures de soutien et des services en temps de pandémie. Ces expériences poignantes nous révèlent à quel point la violence sexuelle est banalisée, non seulement dans des secteurs spécifiques, mais aussi dans notre culture en général.
La violence sexuelle est endémique dans notre société et, pourtant, seulement 5 à 8 % de ces cas sont officiellement signalés à la police.(1) Les personnes survivantes doivent prendre en compte de nombreux facteurs avant de décider de signaler leurs expériences. Par exemple, elles doivent suivre les voies sinueuses de la justice tout en mettant l’accent sur leur propre guérison. Il s’agit d’un processus personnel, rarement linéaire et souvent compliqué par des facteurs qui surviennent dans la vie de la personne survivante (notamment l’âge, le sexe, la race, l’orientation sexuelle, l’accès aux ressources, la précarité de l’emploi).
Dans notre société, il arrive souvent que les personnes survivantes ne soient pas prises au sérieux, qu’elles soient blâmées pour les incidents ou qu’elles soient humiliées en sous-entendant qu’elles ont quelque chose à gagner de ces accusations. Pourtant, surtout dans le secteur très fermé de la restauration, la menace d’être mis sur une liste noire et de se retrouver sans emploi est bien réelle. La violence sexuelle s’exprime souvent dans des relations de pouvoir très différenciées – employé/employeur, étudiant/enseignant, agent de dotation/politicien. Ce déséquilibre de pouvoir se traduit par les personnes que notre société choisit de croire, ce qui renforce encore l’impuissance des personnes survivantes.
Nous savons que les obstacles face à la justice légale dans ces cas de violence sexuelle sont stupéfiants. Les rapports de police sont au cœur du processus juridique, mais de nombreuses communautés ne font pas confiance au service de police, et celui-ci est connu pour avancer les hypothèses les plus préjudiciables à l’encontre des personnes survivantes. Le système de justice pénale fait alors peser la charge de la preuve sur les victimes, et le processus judiciaire peut parfois victimiser et traumatiser les personnes survivantes à nouveau. Le processus peut sembler futile alors que moins de 1 %(2) des agressions sexuelles aboutissent à une condamnation des délinquants. Même en cas de condamnation, la sentence minime peut être insultante pour les victimes.
Notre système juridique et notre communauté abandonnent les personnes survivantes, ce qui explique pourquoi beaucoup choisissent de ne jamais signaler leurs agressions.
Aux personnes survivantes, nous affirmons directement : à la Clinique juridique communautaire de Hamilton, nous vous croyons. Nous disons cela pour contrer la norme culturelle qui consiste à douter des victimes d’agression sexuelle. Nous le déclarons avec conviction pour permettre à toutes les personnes survivantes de se manifester et ainsi clamer leur vérité et être entendues. Cela ne signifie pas que les allégations ne doivent pas faire l’objet d’une enquête. Bien sûr, elles doivent l’être. Mais nous savons que ce n’est pas parce qu’une agression ne donne pas lieu à une condamnation qu’elle n’a pas eu lieu ou qu’elle a été exagérée ou fabriquée. Vous et vos expériences êtes dignes de notre attention et de notre préoccupation collectivement. Vous mettez en lumière des problèmes que beaucoup de gens préféreraient ne pas voir. Nous sommes inspirés par votre courage à défier les structures et systèmes sociaux plus larges qui rendent ces cultures possibles.
Bien que le mandat de la CJCH ne nous permette pas d’intervenir dans les affaires de violence sexuelle, nous offrons des services en matière de droit du travail et de la CSPAAT, et nous sommes en mesure de vous mettre en contact avec d’autres services juridiques communautaires. Bien que cette option ne convienne pas à tous, nous espérons que ces informations juridiques vous aideront à prendre une décision éclairée pour vous-même.
Si vous cherchez du soutien ou si vous souhaitez en savoir plus sur le mouvement #Nouscroyonslespersonnessurvivantes!, nous vous encourageons à contacter le Sexual Assault Centre of Hamilton and Area (SACHA) au 905 525-4162 [soutien] ou au 905 525-4573 [bureau]. Pour un complément d’information, visitez le site sacha.ca.
#Nouscroyonslespersonnessurvivantes!